La commune d’Adjarra, petit territoire du Sud-Est de la République du Bénin, est située dans le Département de l’Ouémé. D’une étendue de 112 km2, soit 0,07% du territoire national, elle se trouve à environ 7 km de Porto-Novo (Chef lieu du Département de l Ouémé et Capitale politique du Bénin), à environ 38 km de Cotonou (Capitale économique du Bénin) et à la frontière Bénino-Nigériane à l’Est. Elle est limitée au Nord par la Commune d Avrankou, au Sud par la Commune de Sème-podji et à l Ouest par la Commune de Porto-Novo. De par sa position, la Commune d Adjarra est une zone de transit entre la République Fédérale du Nigeria et la ville de Porto-Novo, considérée comme l’une des zones de concentration les plus importantes au Bénin des produits nigérians. La Commune d’Adjarra est subdivisée en six (06) Arrondissements : Adjarra I, Adjarra II, Honvié, Malanhoui, Aglogbè et Médédjonou. Elle compte 48 villages et quartiers de ville. Les Arrondissements d’Adjarra I, Adjarra II et Honvié forment la ville d’Adjarra. Les arrondissements d’Aglogbè, de Malanhoui, et de Médédjonou constituent le grenier de la ville.

Climat

La Commune d Adjarra jouit d’un climat tropical humide appelé climat subéquatorial. Ce climat est caractérisé par une forte humidité (75% en moyenne par an) et des températures variant entre 21,9 C et 32,8 C. L’année se divise en quatre saisons dont deux saisons sèches (mi-novembre à mi-mars et mi-juillet à mi-septembre) et deux saisons de pluie (mi-mars à mi-juillet et mi-septembre à mi- Novembre). Sur le plan pluviométrique, une moyenne de 1200 mm est enregistrée à Adjarra durant ces dernières années. De Décembre à Janvier, souffle l’ harmattan, un vent froid et sec qui crée une forte amplitude thermique pendant la journée.

Relief

La commune d’Adjarra a un relief presque monotone et très peu accidenté. Elle est située sur le plateau de Pobè-Sakété dont l’altitude qui est de 100 mètres en moyenne, décroît pour atteindre 20 mètres à Adjarra. Ce plateau est entaillé par de petites et moyennes dépressions aux pentes très peu marquées. Les dépressions moyennes, au nombre de trois, se rejoignent en une vallée unique entre la Commune et la République Fédérale du Nigeria.

Sols et géologie

La Commune d’Adjarra dispose de trois (03) types de sols :

– Les sols des plateaux : sols ferralitiques, de couleur rouge et à texture sabloargileux (terres de barre), ils couvrent environ 80% de la superficie totale de la Commune.

– Les sols de bas de pente : sols de coloration brune claire, à texture sableuse et faciles à travailler, ils se situent en bordures des bas-fonds marécageux, soit dans des dépressions fermées.

– Les sols des bas-fonds : ce sont des sols hydromorphes argileux, riches en matières organiques, situés dans les zones inondables, surtout dans l’Arrondissement d’Aglogbè.

Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique de la commune d’Adjarra est composé de la lagune de Porto-Novo au Sud et de la rivière Aguidi du Nord-Est. Le lit de cette rivière est occupé par des palmiers raphia. Il apparaît comme un chapelet de bas-fonds exploités par les populations pour s approvisionner en eau à partir des plusieurs sources (marigots de Do, Tchakou, Sèmè, Médédjonou, Djavi, Adjina, etc.) et des canaux transversaux.

Végétation

Le couvert végétal est clairsemé. Il est dominé par le palmier à huile (Elaesis guineensis), manifestation de la pression humaine sur la végétation et composé d’arbustes, de hautes herbes et par endroit de reliques de forêts sacrées. Aux abords des marigots, la végétation plus variée est composée de palmier raphia, de bambou, des fourragères et d’autres espèces hydromorphes. Elle abrite une faune essentiellement composée de petits rongeurs (rat palmiste, souris, écureuil, etc.), d’oiseaux (perdrix, et autres), de varans et autres espèces de reptiles.

Cadre Administratif

 

Evolution administrative

La commune d Adjarra faisait partie du canton de la banlieue de Porto-Novo dont le chef lieu est Avrankou. Il était administré par le chef du canton de Avrankou qui s appuyait sur l autorité d un des ministres (dont la résidence est à Avrankou) du roi et d’un commis. Entre 1972 et 1990, Adjarra a été érigé en district puis en sous-préfecture. L’administration a été renforcée. Elle jouissait d’une faible autonomie financière et décisionnelle.

Services administratifs, techniques et partenaires au développement

 La gestion administrative de la commune d Adjarra est assurée par plusieurs services : les services de l administration communale, les services déconcentrés de l’Etat et autres structures intervenant dans la Commune. La Mairie abrite l’administration centrale de la Commune. Elle est composée des plusieurs services dirigés par des Chefs Bureaux

L’Etat de la population

L’Historique du peuplement

Les premiers occupants d’Adjarra sont des Nagots venus du Nigéria. Ils se sont installés dans la zone du XVIe au XVIIIe siècle. Ils sont rejoints vers la première moitié du XVIIIe siècle (période allant de 1746 à 1830), par les migrants Adja originaires de Tado (région située au Togo), qui, en quête de sécurité, ont transité par Pahou (Commune de Ouidah). Le peuplement d Adjarra s est poursuivi jusqu au XIXe siècle par l’arrivée des Yorubas en provenance du Sud-ouest de la République du Nigeria. L’histoire nous raconte que le nom d’origine de la localité était « Adja-la ». Ce nom lui a été donné par les Adja pour signifier qu’elle constitue un détachement ou une branche d’Adja. « Adjarra » est une déformation dans la transcription de « Adja-la » par les colons.

Evolution de la population

La population est à dominance à la fois rurale et féminine. Sa densité avoisine 536,7habitants au km².

Structure de la population par âge

Il faut souligner que la population d’Adjarra est jeune et active. C’est sur cette frange active que repose l’essentiel du poids économique de la Commune. Les jeunes ayant moins de 15 ans sont majoritaires. Cette forte proportion de la jeunesse constitue un facteur de dynamisme pour le développement et en même temps un problème majeur de la société du fait de l’investissement que nécessite sa scolarisation, son accès aux soins de santé et à l’emploi.

Ethnies

De nos jours, il existe une mosaïque d’ethnies qui cohabite dans la commune d’Adjarra. Les commerçants Yorouba et une partie des Gouns ont développé le commerce transfrontalier alors que les Gouns et les Fon s’investissent beaucoup dans l’agriculture

Religions

La vie spirituelle de la commune d’Adjarra est animée par plusieurs religions. Chacune d’elle prêche pour la culture de la paix, de la tolérance mutuelle et de la cohésion locale et nationale. Les religions sont de deux ordres : la religion traditionnelle (52,3%) et les religions révélées. Les religions traditionnelles sont constituées autour des fétiches vodun, thron etc. Les exigences de leurs rites et rituels sont liées à la protection des forêts sacrées qui abritent leurs couvents. Ceci explique la multiplicité des reliques forestières dans le terroir communal. L’implantation du siège départemental de vodun dans la commune renforce la prédominance de cette religion. La Commune abrite en outre le siège mondial du christianisme céleste en cours de construction à Tchakou.

Habitat

Type d’habitat et matériaux utilisés

Les habitats sont de trois types dans la Commune d’Adjarra :

– Habitat traditionnel : Construction en banco nu ou crépi au mortier de ciment et couverte en paille ou en tôle à l’intérieur d’une concession non clôturée.

– Habitat semi-moderne : Construction en banco nu ou crépi au mortier de ciment et couverte en tôle isolée ou à l’intérieur d’une concession clôturée avec portail.

– Habitat moderne : Construction en aggols de ciment et couvert en tôle, tuile ou dalle en béton à l’intérieur d’une concession clôturée.

Globalement, l’habitat n’a pas beaucoup évolué même dans les zones où les terres sont déjà parcellisées et appartiennent à des individus où à des collectivités. Le centre urbain présente le visage d’une ville ancienne avec de vieilles bâtisses. Un mélange de cases en banco et de maisons en dur séparées par les végétations fait le décor d’ensemble de la ville. Des bâtiments prestigieux (habitats modernes) sont érigés par endroits mais en nombre très limité. Toutefois il existe actuellement de grands chantiers de construction consécutifs aux travaux de lotissement qui laisse présager pour bientôt un nouveau visage de la ville qui abrite la plupart des équipements administratifs de la Commune.

Pouvoir politique traditionnel

L’organisation sociale traditionnelle de la Commune d’Adjarra montre que le natif appartient à un clan dont les vestiges, ayant résisté à l’érosion du temps, sont gardés dans des temples. Le clan est caractérisé par des litanies panégyriques qui se réfèrent soit aux hauts faits et parfois aux fonctions de l’ancêtre, mythique ou réel, commun aux membres dudit clan, soit aux pratiques culturelles. Les litanies constituent des hymnes de ralliement des membres du clan et peuvent être utilisés pour faire adhérer les clans aux objectifs de développement économique de la commune. Le clan est composé de lignage qui, à son tour comporte des familles. Les familles sont constituées de ménages et les ménages d’individus. Il faut noter qu’aujourd’hui, la pénétration des religions révélées fragilise les clans dont le support spirituel est la religion traditionnelle. Cependant, le pouvoir traditionnel demeure centralisé et hiérarchisé dans l’ensemble de la Commune. Ainsi la gestion du pouvoir traditionnel est assurée, selon le groupe social par :

– le roi de Hounvè assisté par les Vodounon (prêtres) et Oga (Ministres) ;

– un Vodounon (Chef du culte) ;

– le Balè au niveau des yoruba.

Les chefs coutumiers ont un rôle important dans la vie sociale et politique d’Adjarra. Ils s’occupent essentiellement, dans les limites de leurs compétences, de la revalorisation du patrimoine culturel, du règlement des conflits familiaux et de l’organisation des cérémonies religieuses annuelles.

Pouvoir politique moderne

Dans le contexte actuel de la décentralisation, les orientations pour la politique de développement de la commune sont fixées par le Conseil Communal sur la base des réelles aspirations des communautés administrées. Elles sont ensuite passées au Maire, premier responsable de l’exécutif, pour leur mise en œuvre. Comme le pouvoir traditionnel, le pouvoir politique moderne est concentré dans les mains du maire ; la différence avec le pouvoir traditionnel est la proximité des populations et la possibilité de leur contrôle sur la gestion des affaires de la commune. L’exercice du pouvoir politique au niveau arrondissement et villageois se fait respectivement par le chef d’arrondissement et le chef de village. Les autorités administratives et traditionnelles de la commune d Adjarra développent de bonnes relations de collaboration surtout dans les domaines de la valorisation du patrimoine culturel et de l’organisation des fêtes nationales.

Système de parenté

Dans la commune d’Adjarra, trois types de mariage déterminent le mode de vie dans les ménages : le mariage coutumier, le mariage civil et le mariage religieux.

Mariage coutumier

Le mariage coutumier, par ses rituels et sa dot, est une cérémonie de réjouissance qui renforce les liens non seulement entre les époux, mais également entre leurs familles. Son caractère onéreux fait qu il est de moins en moins accepté par les jeunes. Aujourd’hui, par endroit, le mariage coutumier onéreux fait place à un symbolisme peu coûteux.

Mariage civil

Le mariage civil est célébré par un représentant de l’administration civile (le maire ou le chef d’arrondissement). Il traduit la reconnaissance de l’union par l’autorité civile et la légalisation de la vie conjugale au sein de la communauté. Sa célébration est subordonnée au mariage coutumier.

Mariage religieux

Le mariage religieux est consacré par l’autorité religieuse (prêtre, pasteur ou Imam). Le couple qui aspire à vivre selon les commandements de Dieu doit se mettre d’abord en règle vis-à-vis de la tradition et de la communauté en faisant le mariage coutumier et civil.

Place de la femme dans la société

Dans la Commune d Adjarra, les besoins des femmes sont beaucoup plus collectifs. Ils sont dictés par les aspirations de toute la société qui exige d’elles une importante contribution au mieux être de la communauté, c est-à-dire, une bonne santé de sa famille, un niveau d instruction acceptable pour les enfants, un accès à une alimentation saine et suffisante, un accroissement des revenus pour la famille, etc. La société lui reconnaît son rôle de pilier dans la promotion du bien-être intégral de la famille et même de la collectivité, non seulement à travers les activités productives des secteurs clés de l’économie, comme l’agriculture et le commerce. Dans les secteurs économiques, les femmes s’adonnent surtout aux cultures vivrières (maïs, niébé,), au maraîchage, à l’élevage des animaux à cycle court (petits ruminants, porcins, volailles), à la petite industrie (fabrication de savon, de textile, des nattes, de la poterie en terre cuite), à la transformation et la commercialisation des produits agricoles et manufacturés. Le dynamisme des femmes dans les secteurs de l’économie locale favorise un approvisionnement régulier des marchés rendant ainsi accessibles les prix des denrées alimentaires et des produits de premières nécessités à toutes les couches de la population.

Sur le plan de la participation des femmes aux structures de prises de décision, il faut signaler que l’augmentation du pouvoir économique leur confère une élévation de leur statut social et de surcroît contribue à renforcer leur autonomie et leur participation à la prise de décisions au sein de la famille ou de la collectivité. Ainsi les retrouvent-on dans des rôles décisifs au sein des groupements ou associations (Association de développement, mutuelles, etc.) qui reposent sur l’ esprit de solidarité et à travers lesquels elles consolident leurs capacités managériales. Par contre, au niveau de la commune, la présence des femmes dans les instances de décision reste encore trop faible, voire inexistante. Par exemple, elles ne sont pas représentées au sein du Conseil Communal, la plus grande instance de décision de la commune d Adjarra.

Organisation ethno-foncière

A travers l’histoire, le régime foncier de la commune d’Adjarra a connu des transformations. Au départ, c’était la propriété collective, indivisible et inaliénable. Les modes initiaux d’accès à l’espace étaient l’occupation et la donation. La donation était au centre d un système social organisé sur les alliances de toutes sortes. La terre ne pouvait être considérée comme un bien personnel et exclusif, mais plutôt celui d’un clan ou d’une lignée. Tout ce qu’elle porte et qui est le fait du travail appartenait à son auteur. Les crises lignagères ou claniques, les facteurs introduits par la colonisation, la poussée démographique, l’économie marchande ont entraîné l’évolution du régime foncier traditionnel. Entre l’homme et la terre, les rapports ne sont plus mystiques mais économiques au point où les propriétés individuelles sont les plus nombreuses aujourd’hui. Les modes d acquisition des terres sont essentiellement :

L’héritage : il est patrilinéaire mais il arrive qu exceptionnellement, dans certaines familles, les femmes héritent de la terre. La terre héritée devient une propriété privée, ce qui appelle une autonomie sur le plan économique.

Le gage : dans ce mode, le créancier (gagiste) bénéficie de l’usage et l’usufruit du terrain, jusqu’ au moment de son remboursement où la terre retourne à son propriétaire.

La location : elle s’observe dans le cadre des activités agricoles et profite surtout aux cultivateurs dépourvus complètement ou partiellement de terres.

La donation : elle se pratique lorsqu un besoin en terre se pose pour la réalisation d une infrastructure à caractère collectif ou public. Elle se fait par engagement verbal du donateur ou un engagement écrit (acte de donation).

L’achat : il traduit la disparition du caractère d inaliénabilité de la terre. L’achat a pris de l’importance et se développe depuis quelques années avec le phénomène du lotissement.

ACTIVITES ECONOMIQUES

L’économie locale d’Adjarra repose essentiellement sur le secteur informel favorisé par la perméabilité des frontières Bénino-Nigériane. D après la figure ci-contre, les Adjarranou s’investissent à 56,91 % dans le secteur tertiaire. Ils pratiquent principalement le commerce dont le développement est favorisé par le grand voisin qu’est le Nigéria. Le second secteur qui mobilise la population d’Adjarra est bien l’industrie manufacturière (19,17%). Il n’existe pas d’entreprise industrielle implantée et immatriculée sur le territoire de la commune d Adjarra. Par contre, l’artisanat est un élément majeur de la spécificité d’Adjarra notamment en terme d’emploi et de revenu. Quant au secteur primaire, il est pratiqué par 13,33 % de la population, ce qui montre que la population d’Adjarra est de moins en moins agricole.

Produits

Le commerce occupe une place de choix au sein des activités économiques locales d’Adjarra. Il mobilise 47,61% de la population et touche une diversité de produits. Il s agit des hydrocarbures et produits manufacturés provenant surtout du Nigeria, des produits agricoles, d’élevage, de l’artisanat, de transformation et de la pharmacopée. Cette activité est majoritairement exercée par les femmes qui se livrent activement au petit commerce. Mais il faut noter que la Commune regorge aussi de quelques grands commerçants reconnus sur le plan national.

Infrastructures

 L’équipement marchand de la Commune est faible. Il repose sur l’existence de quelques boutiques, magasins de stockage et des hangars construits dans les marchés de Gbangni, Kpétou et Alladako (marché non fonctionnel). Ces hangars sont aussi bien en matériaux définitifs qu’en matériaux précaires.

Circuits de commercialisation

 La plupart des produits commercialisés proviennent du Nigéria ou de la commune. Les produits provenant du Nigéria arrivent dans la commune par les voies fluviales. Une fois débarqués, les produits sont soit emmagasinés, soit stockés dans les maisons. Ils sont ensuite vendus soit en gros (cas des grossistes), soit en détails dans les boutiques ou sur des étalages de fortune.

Les produits de la commune (artisanat : paniers, pots ; ou agricoles : maïs, manioc, régime de palme) sont exportés par les commerçants collecteurs surtout vers le Nigéria par les voies fluviales et Porto-Novo par voie terrestre pour être vendus sur le marché de Ouando

Agriculture  

 

Terres agricoles

 De type familial, l’agriculture est, sur le plan spatial, la plus importante activité pratiquée par les populations de la commune d’Adjarra. Les terres agricoles couvrent une superficie de ha, soit % de l’ensemble du territoire de la commune. Elles sont peu fertiles.

Productions

L’agriculture est orientée vers les cultures vivrières telles que les céréales, les tubercules et les légumineuses. Les cultures de rente sont les produits issus de l’exploitation du palmier à huile, du raphia, des arbres fruitiers et des plantations de bois. L’agriculture est pluviale et pratiquée à dominance par les hommes et dans une moindre mesure par les femmes.

 

Elevage

 L’élevage joue également un rôle important dans la vie socio-économique de la Commune. Il est pratiqué par presque tous les ménages

Espèces élevées

Les espèces élevées sont les bovins, ovins, caprins, porcins et volailles. La principale race de bovins élevés est la race lagunaire retrouvée dans le sud Bénin. L élevage de volailles concerne les pintades, les poules, les pigeons, canard, dindon.

Différents types d’élevage

On distingue deux types d élevage : l’élevage conventionnel et l’élevage non conventionnel. En élevage conventionnel les animaux sont le plus souvent en divagation. L’élevage non conventionnel concerne les lapins et aulacodes. 4.3.3 Personnel et structures d’encadrement

Santé animale

Les maladies les plus fréquentes qui sévissent dans la localité sont la trypanosomiase, la pasteurellose bovine, la peste (aviaire et porcine) et les affections cutanées et parasitaires. La Commune étant dépourvue de centre vétérinaire. Les éleveurs impuissants assistent parfois passivement à la mort en série des animaux dès l apparition de nouvelles maladies.

Les unités économiques

 

Petites Unités de transformation

Elles reposent sur certains produits agricoles de la localité et se pratiquent à travers toute la Commune principalement par les femmes soit individuellement, soit au sein des groupements féminins.

Les principaux produits de transformation caractéristiques de la localité sont:

– l’huile de palme et le savon à partir du palmier à huile ;

– l alcool à partir du palmier à huile et le raphia ;

– le beignet, la farine, l amidon à partir du manioc ;

– le beignet, la farine,

-l’akassa, la pâte et la boisson fermentée à partir du maïs.

L’huile produite est à 90% mise sur le marché. Pour ce qui concerne le manioc, les deux tiers sont commercialisés, transformés.

Unités de Stockage

Il n’existe pas de grandes unités de stockage dans la commune. Par contre, au niveau des ménages producteurs, il existe de petites unités de stockage (chambre, hangars etc.) qui sont souvent utilisés pour sécuriser les produits transformés en attendant la vente. Les petites unités de stockage ne fonctionnent pas. Elles sont minées par les attaques des insectes. Ce qui ne permet pas aux produits stockés d’être économiquement rentables.

Transport

Le transport repose essentiellement sur deux voies de communication consacrées au déplacement des biens et des personnes dans la Commune d Adjarra. Il s agit des voies de communication lagunaires et routières. Le transport routier est assuré par divers moyens que sont: la bicyclette, la moto, l’automobile, les bus et les camions. Le transport routier le plus développé dans la Commune est basé sur l utilisation de la moto du fait du phénomène de taxi moto ou « Zémidjan » dont Adjarra est le berceau. Les conducteurs de taxi moto forment un vrai corps professionnel avec une association communale. Le transport lagunaire est essentiel pour l’économie locale d Adjarra. Il se pratique au niveau des plans d’eau dotés d’embarcadères. C’est par ce canal que bon nombre d’hydrocarbures et les produits manufacturés transitent du Nigeria vers la Commune d Adjarra. Les moyens utilisés au niveau de ce type de transport sont la pirogue et la barque motorisée ayant pour points de stationnement les embarcadères non aménagés.

 

Tourisme et hôtellerie

Le secteur touristique est peu développé dans la Commune. Toutefois, quelques potentialités touristiques existent dans le domaine :

– le siège mondial du christianisme,

– le siège départemental du vodoun,

– les produits d artisanat traditionnel,

– les plans d’eau.

Ces atouts sont peu exploités et peu promus notamment. Les plans d’eau sont en voie de comblement. L’artisanat est confronté au problème d’approvisionnement de matières premières. Au plan hôtelier, peu d infrastructures sont implantées dans la Commune. Il y existe quelques bars, restaurants, motels.

Pêche et chasse

Très peu développées, la pêche et la chasse sont des activités saisonnières qui se pratiquent surtout dans l’Arrondissement d’Aglogbè et dans une moindre mesure dans celui de Médédjonou. Elles occupent très peu de personnes. Les réglementations en vigueur sont rarement respectées par les pêcheurs qui utilisent des engins prohibés comme : la palangre à hameçons non appâtés, le kpoto kpoto, et le filet épervier à mailles fines. Les espèces de poissons pêchées sont : ethamalose, claridae, cichlidae, mugilidae et le chrysitis. Les plans d’eau d’Adjarra sont pauvres en ressources halieutiques. Les frayères sont de plus en plus détruites.

Artisanat

Deux types d artisanat se pratiquent à Adjarra : l’artisanat traditionnel et l’artisanat moderne.

L’artisanat traditionnel : Les habitants d Adjarra sont d’habiles artisans. Ils excellent dans l’art de la vannerie, de la tresse, de la poterie en terre cuite, des instruments de musique (tambours, castagnettes, gongs), des produits de la forge (houe, coupe-coupe, hache, fusil de chasse), de la sculpture. L’art sous ces différentes formes a pris naissance dans les couvents qui étaient à la fois un centre de formation du « vodounsi » (adepte du fétiche) et foyers de créations artistiques. Mais son exercice est freiné, aujourd’hui, par l’insuffisance de matières premières.

L’artisanat moderne : Il est surtout pratiqué par les jeunes qui s intéressent à la couture, la mécanique, la soudure, la coiffure, le tissage, la menuiserie, la vulcanisation, la maçonnerie. Ce sont de véritables hommes de métier qui ouvrent le long des principales voies et dans les agglomérations des garages, des ateliers, des salons de coiffure pour des prestations de services et la production des biens demandés par la population. Ils se constituent de plus en plus en associations par corps professionnels lesquelles s’unissent pour former une fédération communale. Il faut noter que au niveau de l’artisanat, les femmes sont spécialisées dans la tresse des nattes, la coiffure, la poterie en terre cuite, le tissage, la photographie, la couture. Malgré leur dynamisme, les artisans éprouvent de difficultés à s installer après l apprentissage et à s imposer sur le marché : insuffisance de matériels de travail, technique de travail peu maîtrisée, accès difficile au crédit, éloignement des lieux d’approvisionnement en matériels, insolvabilité des clients, insuffisance de pièces de rechanges, faible taux de couverture en électricité de la zone, taxes élevées. Ces artisans sont donc contraints à se tourner vers d autres secteurs relativement porteurs dont le taxi moto communément appelés « Zémidjan ».

SECTEURS SOCIAUX

 

Santé

Dans ce domaine, les dispositions en vigueur dans le cadre de la promotion de la santé sont celles mises en œuvre sur le plan national à savoir : la prévention par les actions de vaccination, la sensibilisation des populations en cas de maladies ayant pour origine l’insalubrité, le non-respect des règles élémentaires d’hygiène et la protection des populations contre la vente de médicaments d’origine douteuse.

 Le seul problème nutritionnel qui se pose dans la localité, est l’insuffisance d’alimentation équilibrée. Face à cette situation, la solution appliquée est l’Information -Education -Communication (IEC) utilisée par l assistant social, la sage-femme et les Infirmiers.

Infrastructures et équipements

Prise en charge des personnes

Pour la prise en charge des personnes, le Centre de Promotion Social (CPS) se consacre :

– à la réadaptation à base Communautaire à l endroit des handicapés ;

– aux activités de solidarité pour les indigents ;

– à l encadrement des groupements.

Education

Dans la Commune d Adjarra, il existe les trois ordres d’enseignement suivants :

– enseignements maternel et primaire,

– enseignement secondaire,

– enseignement supérieur.

Source : Monographie de Adjarra, AFRIQUE CONSEIL, Mars 2006

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